lundi 31 août 2015

Le territoire de...

Simba est un lapin « tête de lion ». La comparaison avec le fauve s’arrête là. Simba pèse trois livres tout mouillé, crinière comprise, mais il est vif et surtout, trop mignon. (J’ai d’ailleurs cru que c’était son nom, Trominion, ou Trochou, au nombre de fois que ma fille l’appelle comme ça.)
Bon alors donc, voilà. C’est un peu comme un chat, mais qui mangerait des carottes. Question territoire, on est clairement tous chez lui.

Sa cage lui sert de camp de base, mais la plupart du temps, il va se fourrer dans des endroits des plus improbables. Alors on essaie de ne pas l’écraser, par inadvertance.




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dimanche 30 août 2015

Les toilettes

L’endroit est ravissant. La lumière tamisée donne bonne mine dans le miroir ovale couleur prune. Tout est délicatement choisi en harmonie de gris et de parme. Des serviettes de courtoisie s’empilent dans un panier d’osier, parfumées à la lavande. Les vasques étincellent de propreté, et le robinet « devine » que vous voulez vous rincer les mains en se déclenchant par magie à leur approche. Des mains que vous aurez auparavant frottées avec une mousse de savon généreuse et douce.

Je reviens dans la salle déguster ma sole meunière. Je me dis que ce genre de petit détail ajoute au charme de ce restaurant étoilé, et qu'il mérite amplement son étoile.


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samedi 29 août 2015

Un geste qui veut dire

J’ai revu ce peintre que j’avais connu au printemps. Il m’a reconnue, nous avons repris la conversation comme si trois mois ne s’étaient pas écoulés.
Le vent était doux, embaumant ce parfum unique nommé « fin d’été ».
Le parfum que l’on se met à sentir  quand, soudain, les rues sont un peu moins fiévreuses.
Nous nous sommes assis devant un verre. Il m’a parlé de son travail, de sa galerie qui marche bien. De musique, et de tant d’autres choses.

Et puis il a eu tout à coup ce geste d'ôter machinalement une petite miette sur mon pull. Ce geste qui veut dire  « nous sommes amis ».


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vendredi 28 août 2015

Succession de bruits

C’était une journée sans bruit. Une succession de non-bruits.
Une journée à pas de loup, à patte de velours.
Août. Ville déserte.
Bus électriques ? Au ralenti.
Gazons ? Ras,  n’ayant pas besoin de tondeuse.
Voisins ? Absents.
Météo ? Anticyclonique.
Téléphone ? En mode silence.
Plus de gratouillis dans la litière, plus de miaulements affamés, le petit chat est mort.
Piscine vide de cris de joie.
Un peu de brise froissant les althaeas, fffffff, café qui goutte, ploc ploc, cliquetis du clavier d’où coulent mes excitations scripturesques, tip tip tip.

Et un tout petit vacarme, là, sous mes seins qui se soulèvent. Mon cœur qui bat.


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jeudi 27 août 2015

Ce petit coin de nature

Je mesure ma chance de voir chaque matin la couleur verte exploser sous ma fenêtre en mille déclinaisons. Un tout petit jardin, de la taille d’un mouchoir en papier, de ces mouchoirs parfumés à l’eucalyptol, qui dégagent le nez quand on les  respire. Respirer le mien me dégage l’âme.

C’est un minuscule coin de verdure, plein de fleurs au printemps, et de mauvaises herbes tout au long de l’année. J’ai une tendresse pour ces sauvages, qui gênent les beaux ordonnancements des jardiniers, poussant à l’envi leurs tiges pas bien droites, leurs fleurs mâchurées comme des poulbots. Les mauvaises herbes sont les gavroches du jardin. Tout un symbole.



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