mardi 30 juin 2015

Tout nouveau

Tout, absolument tout va être nouveau pour moi à partir de la semaine prochaine.
Moi qui n’en finis pas de la litanie des dernières fois…enfin je découvrirai mes toutes premières fois. Premier jour d’une longue série sans contraintes ni horaires que ceux que je voudrai bien m’imposer à moi-même.

Me voilà prête à embarquer sur un bateau individuel, une simple yole où je naviguerai à vue, oubliant mon cargo poussif et surpeuplé, me laissant simplement porter par le courant d’une onde pure. Quelle joie ineffable ! Il est temps que je torde le cou à mes peurs livides et injustifiées.


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lundi 29 juin 2015

Tout le monde ne dit pas merci...

Tout le monde ne dit pas merci ? Eh bien, moi si. Je dis merci aussi souvent que possible, au ciel d’être bleu, ou de m’offrir la pluie, au soleil de chauffer, aux étoiles de scintiller. Je dis merci malgré le goût terreux de certains jours, malgré le fiel, malgré la fange. Le mot rend grâce et aplanit, étire les commissures et clôt d’un point élégant une phrase comme écrite à la plume.
Et aujourd’hui je vous dis merci pour vos consolations, vos compassions, vos gentillesses. Mon horizon était noir d’encre et grâce à vous il s’éclaircit.

Alors, vraiment, Merci. Merci !

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dimanche 28 juin 2015

Tout le monde ne porte pas de lunettes

Tout le monde ne porte pas de lunettes. Certes, Raymond, tu insistes. Tu veux nous faire réaliser que si l’on en porte, c’est que l’on a passé l’âge fatidique où les bras ne sont plus assez longs, et où les livres sont écrits de plus en plus petit. Tu veux qu’on se lamente une énième fois sur le temps qui court, au risque de tomber dans les poncifs les plus éculés. Eh bien non, je te le dis Raymond, je ne tomberai pas dans ce piège grossier. Et je te l’affirme, mieux vaut porter des lunettes que luner des portettes.
Poil au piment d'espelette.



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samedi 27 juin 2015

Me manque peut-être...

Il me manque, peut être, ce soir, les mots. La force. L’espoir. Une amie vient de mourir. C’était une collègue, mais c’était surtout la maman d’une délicieuse jeune fille, premier grand amour de mon fils aîné. Pendant quelques années, nous avons presque été de la même famille.
Elle est partie sans bruit, son cerveau s’est éteint en trois jours comme une bougie, et je ne cesse de pleurer sur cette cruauté du destin. Je sais que c’est absurde et inutile de se révolter contre l’implacable. Mais nous avions le même âge et un morceau de mon cœur est parti avec elle.



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vendredi 26 juin 2015

Nombres concrets


Je suis née le 14 du quatrième mois de l’année. Il faisait 13 degrés. Il était 9h15. Quand on me demande mon âge, je ne sais pas répondre. Il arrive exceptionnellement que j’aie l’âge que j’ai, mais c’est rare. De temps en temps, j’ai 100 ans. Quand mon âme pèse une enclume. D’autres fois, j’ai 10 ans, et je me ballade, une paille dans ma limonade. Mais le plus souvent, j’ai l’âge du vent dans les pins, du brassage crissant des galets par les vagues, et de l’effleurement d’une main sur la peau de mon bras.


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